Être ici – Tanger
De gauche à droite : Une partie de l’installation du collectif ProDiGes au Borj Dar Baroud à Tanger
et deux œuvres à l’ancienne prison du Mechouar soit celle de Youness Atbane dont vous pouvez visionner les performances sur son site web et Sphère du Oui et du Non de Safaa Erruas.
Être ici – Parcours artistique à Tanger
Quel magnifique circuit qu’Être ici ! D’une part pour se balader à travers la Kasbah de Tanger mais surtout pour découvrir des artistes très talentueux émergents et de renoms. Organisée par le collectif Ssilate, cette 3e édition regroupe 50 artistes toutes disciplines confondues réparties sur différents sites qu’ils s’accaparent et font revivre à leur façon. Dans la Maison Jnan Kaptan qui est l’ancienne demeure de l’écrivain britannique James Chandler, la littérature était au rendez-vous avec des textes de Camilla Maria Cederna, Zoubeir Benbouchta, Farid Bentria et Stéphanie Gaou, tous accompagnés de musiciens tangérois. Par ailleurs, l’empreinte lugubre que l’ancienne prison de la Kasbah aurait pu nous laisser est complètement métamorphosée par la délicate et lumineuse installation de Safaa Erruas composé de fils de coton suspendus à une centaine de bouquet de gypsophiles – voir aussi Le livre de seringues 2012 et Coutures cutanées 2010.
Ci-dessus, une fresque percutante de Khadija Tnana sur les abominables actes de violence qu’a subit cet été une jeune marocaine de 17 ans #noussommestouskhadija. Artiste militante les œuvres de Tnana critiquent la condition des femmes au Maroc et rappelons aussi que son œuvre Kamasutra conçu cette année pour le Centre d’Art Moderne de Tétouan fut censuré. En dessous, deux installations sur notre rapport aux règles d’une société conformiste telle que la nôtre, l’une avec la vanité Ovis aries MMXVII de Mathias Le Forestier et l’autre utilisant le langage géométrique de l’artiste multidisciplinaire Othmane Bourhil.
Et pour terminer, voici des œuvres d’Inaam Obtel s’inspirant de l’univers médical & pharmaceutique ex. radiographies, échographies, microphotographies, comprimés, etc. et qui demeure particulièrement sensible au problème d’accès aux médicaments de qualité sur le continent africain. Pour en savoir plus lire le résumé du débat d’id4D 3/4/2018 Le médicament en Afrique, comment mieux répondre aux enjeux d’accessibilité et de qualité ?
« Avec 13 % de la population mondiale, 24 % de la morbidité mais seulement 3 % de la production pharmaceutique mondiale et une majorité de médicaments contrefaits,
le continent africain fait face à un enjeu majeur de santé publique »
Site web de l’artiste – inaamobtel.com et sur Instagram – @inaamobtel.artiste
Dommage qu’Être ici ne fut que le temps d’une journée et qu’il faudra attendre 2020 pour la prochaine édition, mais si vous êtes de passage à Tanger, vous pouvez en profiter jusqu’au 16 décembre, pour faire un tour au Parc Perdicaris pour un trajet parsemé de LandArt (FLATTA 2018) décrit sur mapecology.ma et faire un tour à la Librairie Les Insolites pour l’exposition d’Aurèle Andrews Benmejdoub incluant des photos énigmatiques de la ville de Tanger.
Le bonhomme d’Abdelhafid Taqouarite / Araignée géante de Sanaa Alami au Parc Perdicaris à Tanger
Et site web du photographe Aurèle Andrew Benmejdoub
http://www.aandrewsbenmejdoub.com/fr/portfolio-39609-0-40-artwork.html
Et si vous vous demandez où dormir à Tanger ? Paul, Mohamed et Nora vous accueilleront chaleureusement au Dar Souran avec des chambres impeccables et une magnifique terrasse.