Royal Pharmaceutical Society Museum

Musée de la Royal Pharmaceutical Society à Londres
Au 66 East Smithfield près de St Katharine Docks et du Dickens inn pub
La Royal Pharmaceutical Society a fêté l’année dernière son 180e anniversaire. De réputation mondiale, elle a été créée au XIXe siècle par des chimistes et pharmaciens pour se distinguer des apothicaires s’ayant eux même dissociés des épiciers en créant leur propre association en 1617. L’Honorable société d’apothicaires faisait preuve de rigueur et exigeait sept années d’expériences pour pouvoir pratiquer; elle avait d’ailleurs même acquis en 1704, le droit de prescrire des médicaments et d’exercer la médecine jusqu’à la création du General Medical Council en 1858. C’est donc en 1841, que Jacob Bell rassemble une centaine de signatures pour fonder la Royal Pharmaceutical Society, nommant alors comme premier président de la société, William Allen – chimiste et abolitionniste dont le portrait par le célèbre Henry Perronet Briggs (cousin de Jacob Bell) se trouve dans les bureaux de la société, ouverts au public près de St Katharine Docks. On peut aussi y voir le portrait de Jacob Bell, effectué quelques jours à peine avant sa mort par Sir Edwin Henry Landseer connu pour sa peinture animalière et ses lions de Trafalgar. La société commença à publier le Pharmaceutical journal et avec ses membres, ils établirent rapidement les bases pour la formation et diplomation de la première école de pharmacie qui a ouvert ses portes l’année suivante et qui fait encore partie de l’Université de Londres.

Claire Anderson est l’actuelle présidente de la Royal Pharmaceutical Society qui compte aujourd’hui 46 000 membres avec plus de 60% de femmes enregistrées au Conseil général de la pharmaceutique dont Margaret Buchanan fut la première membre du conseil de la gente féminine en 1918, suivit ensuite par Alice Freke en 1927. Néanmoins, ce n’est presque quarante ans après sa fondation, que la Royal Pharmaceutical Society accueilli en 1879 ses deux premières membres soit Isabella Clarke-Keer et Rose Coombs Minshull, mais ce n’est qu’en 1947 qu’une femme est élue présidente avec Jean Kennedy Irvine, à droite ci-dessus dans un portrait par Norman Hepple qui immortalisa plusieurs membres de la famille royale. Agnes Borrowman est quant à elle, la première femme à faire partie du comité d’évaluation et devint propriétaire du Deane and Co. Chemists ltd qui fut à l’origine acheté par Margaret Buchanan. 2e photo à gauche Ada Francis Richardson, une des premières elle aussi, à être propriétaire en 1906 d’une pharmacie. À gauche complétement, Alice Vickery (1844-1929) première femme à se qualifier comme chimiste & pharmacienne par la société et qui devint médecin et militante des Droits de la femme. Notez que le site web de la Royal Pharmaceutical Society comprend une rubrique étoffée sur l’équité salariale, l’inclusion et la diversité.

Le Musée de la Royal Pharmaceutical Society expose aux visiteurs, un échantillon de produits montrant l’évolution de la pharmacologie incluant plusieurs, qui ne pourraient plus se retrouver sur les tablettes de nos jours – comme par exemples les pastilles pour la gorge de la cie Allenburys contenant de la cocaïne et de la morphine, les savons à base d’arsenic, etc. Certains croyaient que mélangé au tabac l’arsenic pourraient guérir l’asthme ou que mélanger à du poivre noir servirait d’antidote contre le venin de serpent – réf. A product of its time sur le blogue de Chris Root. De plus, un article du Science Museum Group dévoile l’utilisation de la céruse ou blanc de plomb par Elizabeth I pour l’obtention de son teint ultra blanc, populaire à l’époque – lire aussi Histoire d’un poison légal par Judith Rainhorn au Presses de Sciences 2019. Dans le cas de l’arsenic une loi empêchant son interdiction avait été voté en 1851 et maintenue jusqu’en 1933. Il demeure un des dix produits majeurs néfastes à la santé publique selon l’OMS dont la principale source de contamination se fait via la contamination des eaux souterraines. La collection du Musée de la Royal Pharmaceutical Society comprend également plusieurs étagères de faïences, des mortiers du XVIe siècle, d plusieurs étagères de faïences du XVIIe et XVIIIe siècles, l’herbier Hortus Siccus de John Bateman datant de 1718, des spécimens de la Collection Materia Medica de l’apothicaire John Burges (1745-1807) et plusieurs caricatures mettant en garde contre le charlatanisme avec une entre autre un avertissement sur les fausses pilules contre le scorbut par Henry William Bunbury (1750-1811) et The Quack Doctor par Thomas Rowlandson (1756-1827) avec des bouteilles de cantharidine, arsenic, opium, sel de nitre et vitriol.

Quel lien y a-t-il entre chacune de ces images et la pharmacologie ?
Réponses à la rubrique Pharmacie – la mère des inventions sur le site de la RPS
Et autres billets à venir sur l’art et l’histoire de la médecine.
Très intéressant billet. Félicitations!