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Saartjie Baartman

11/04/2011

 

Vendredi 8 avril

Venus noire
de Abdellatif Kechiche
Film et BD sont disponibles

Critique de M. Cassivi

Commentaire personnel :

Je ne serais jamais resté jusqu’à la fin du film, si ce n’était pour voir au complet la dernière œuvre du talentueux cinéaste, Abdellatif Kechiche qui m’avait séduite avec ses personnages attachants, solidaires et humains de La graine et le mulet.  Après une demi-heure  à peine que je n’en pouvais déjà  plus ! Si on ne compte pas la scène du procès en Angleterre qui nous donne espoir que le cauchemar de Saartjie Baartman pourrait prendre fin, les seules minutes de répit furent  le passage de Saartjie dans une boutique à chapeaux qui entre et ressort dignement et lorsqu’elle casse la croûte avec un naturaliste du Musée de l’Homme à Paris qui lui offre en cadeau des  portraits d’elle.  Dotée de l’oreille absolue, Saartjie pouvait au moins à travers la musique et la danse avoir un contact plus bienveillant avec le public des foires et des salons. Cela fait tout de même plus de  2 heures de supplices et de malaises que de regarder sur grand écran l’atrocité et la méchanceté des hommes.

Sawthe, de son vrai nom, est originaire d’Afrique du Sud.  Son père faisait partie des Khoïkhoï, peuple dont les femmes ont la particularité d’avoir une hyperplasie du tissu adipeux dans la région des fesses,  parfois accompagné d’une hypertrophie des organes génitaux appelée macronymphie. La stéatopygie est à la fois un symbole de beauté et de sélection sexuelle comme l’expliquent Darwin et ses collègues  à la p.633 dans La descendance de l’homme et la sélection sexuelle.  Décédé en 1815, Saartjie Baartman également surnommé La Vénus d’Hottentote est finalement enterré dans son pays d’origine et selon les rites de son peuple, 187 ans plus tard, suite à une longue bataille juridique qui visait à rapatrier son squelette et différentes parties de son corps.

Pour en savoir plus

DARWIN, Charles et BARBIER et VOGT (1881). La descendance de l’homme et la sélection sexuelle, éditeur Reinwald, 721 p.

BADOU, Gérard (2002). L’énigme de la Vénus d’hottentote, éditions Payot 189 p.

LANGE-EYRE, Valérie (2009). Mémoire et droits humains- enjeux et perspectives pour les peuples d’Afrique et des Amériques, éditions d’en bas, 256 p.
Valérie Lange-Eyre a également collaboré avec le photographe Benoit Lange pour son livre-photo en hommage au Dr. Jack Preger  intitulé Dans Calcutta, le médecin des oubliés.

Poème de Elizabeth Alexander  qui en écrivit également un pour l’ investiture de Barak Obama. The Venus Hottentotintégral et ci-dessous le dernier paragraphe  parlant de Cuvier.
….
from this table, I’d spirit
his knives and cut out his black heart,
seal it with science fluid inside
a bell jar, place it on a low
shelf in a white man’s museum
so the whole world could see
it was shriveled and hard,
geometric, deformed, unnatural.

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  1. Marie-Josée Gaudreau permalink
    11/04/2011 13:01

    Tu m’as convaincue: je n’irai pas. Je sais déjà que les êtres humains peuvent être horribles. La fin de La graine et le mulet avait été pour moi insupportable (scène avec la mobilette). J’ai besoin de beauté aussi!

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