Galeries d’Art de Dubaï 1/2
Love et Martyr’s helmet de Jamal Habroush Al Suwaidi
Pro Art Gallery à Dubaï au Palm Strip Mall du Jumeirah Beach Road
Quelques minutes à pieds du Etihad Museum (voir le précédent billet).
La collection de la Pro-Art Gallery est impressionnante ! En plus de découvrir des artistes contemporains du monde entier, vous aurez la surprise de voir des œuvres de César (La mouche), Chagall (Clown & Acrobate), Dali ( Allium Christophii Pilique Pubescente de sa série fleurs surréalistes), Picasso, Vasarely, Basquiat, Warhol, etc. Ci-dessus des sculptures de l’artiste et photographe émirati Jamal Habroush Al Suwaidi dont la série Love rappelle celle de Robert Indiana qui vient de décéder, mais jumelant calligraphie arabe et forme organique.
Dans le cadre de l’exposition Lines & Colors V. III à la Galerie Pro Art qui se poursuit jusqu’au 15 juin, les visiteurs pourront admirer, parmi une trentaine d’œuvres, le tableau ci-dessous du peintre et calligraphe tunisien Abdallah Akar représentant le texte Essoud ou Le Barrage de Mahmoud Messadi en 8 paragraphes. Ce classique de la littérature arabe contemporaine est une pièce de théâtre en huit scènes qui traite d’une quête existentielle traduite en français par Azzedine Guellouz aux éditions Arcantère-Presses de l’Unesco 1997. Pour Ali Abassi qui en fait l’analyse dans Littératures tunisiennes. Vers le renouvellement 2006, on y retrouve des « archétypes de l’esprit prométhéen et du corps épicurien » – réf. F.Ceccon Études littéraires africaines no.23 p.99. Les lettres et la poésie sont au cœur du travail magistral d’Abdallah Akar qui est installé en France et qui offre des ateliers de calligraphie à l’Institut du Monde Arabe à Paris.
Le Barrage – you cannot overcome Nature d’Abdallah Akar 200 x 162 cm à la Galerie Pro Art
Plusieurs des tableaux d’Abadallah Akar incorporent des poèmes de Mahmoud Darwich, Omar Al Khayyam ainsi que du poète tunisien Abou el Kacem Chebbi (1909-1934) considéré comme le Rimbaud du Maghreb. Vous trouverez également de magnifiques calligraphies des Mu’allaqât par Akar dans une version bilingue des Poèmes suspendus aux éditions Alternatives 2007, 96 p. traduite par Pierre Larcher. Les premiers versets de ces poèmes préislamiques sont transcrits en calligraphie coufique reconnaissable par ses formes géométriques, qu’il a apprise du grand maître irakien Ghani Alani. De chaque côté, de cette toile fine de tarlatane que l’on voit ci-bas, on peut y lire d’autres vers, mais selon le style maghrébin – descriptions plus détaillées par G.P.Boyer dans Synergies Monde Arabe 2008 no.5 p.193-2005.
Notez que les traductions intégrales des poèmes de Imru’ al-Qays, Antara, Labîd, ‘Amr ibn Kulthûm, Tarafa, Al-Hârith et Zuhayr (ci-dessus) sont disponibles aux éditions Fata Morgana 2000, 136 p. Lire aussi d’autres poèmes préislamiques traduit par Pierre Larcher et voir sur ce site le Musée de l’Enluminure et de la Calligraphie à Alger .