John Rea 1/2
Pouvons-nous entendre des lignes ? des courbes ? des trajectoires ? des formes ?
Réponses aux pages 122 et 123 de « John Rea – strates d’illusions » par James Galaty
La création musicale au Québec, Presses de l’Université de Montréal 2014, 408 p.
Concerts à venir de la Série Hommage à John Rea sur smcq.qc.ca
La Société de Musique Contemporaine du Québec – SMCQ rend hommage, tous les deux ans, à un compositeur en créant une pléthore d’événements artistiques autour de lui. Après Claude Vivier, Gilles Tremblay, Ana Sokolović et Denis Gougeon, c’est au tour de John Rea d’être à l’honneur pour cette 5e édition. En plus des centaines de concerts programmés pour l’année 2015-2016, visites dans les écoles, vidéos et expositions, une bande dessinée sur sa vie, intitulée John Rea ou le secret du compositeur a été conçue par Marie Décary et Élizabeth Eudes-Pascal. Vous trouverez d’autres documents en lien avec John Rea dans la trousse pédagogique que vous offre la SMCQ sur http://smcq.qc.ca/jeunesse/fr/trousses/grandjeu_rea/.
Depuis plus de 40 ans, John Rea forme la relève en enseignant à l’Université McGill tout en poursuivant une carrière prolifique en parallèle. La première œuvre qu’il compose, Les jours 1969 est un ballet de 30 minutes explorant la musique stochastique de Xénakis. Il s’inspire ensuite de peintres, poètes et même des textes de Thomas d’Aquin. Une logique géométrique se retrouve dans Music according to Aquinas 2000, basé sur un texte de Thomas d’Aquin ainsi qu’une construction musicale allant de la période moyenâgeuse jusqu’au romantisme du XIXe siècle (réf. p.285 Compositional crossroads 2008, McGill- Queen’s UPress). Sa pièce Treppenmusik 1982 fait directement référence aux escaliers sans fin d’Escher tandis que son Hommage à Vasarely 1977 se termine avec son nom épelé par l’orchestre d’après un espace acoustique qu’il élabore. L’axe des x faisant varier la hauteur, est sectionné en 12 colonnes associées à une partie de la scène et correspondant à une note spécifique tandis que l’axe des y modifiant couleur/ timbre est divisé en 7 rangées dont les 4 premières se courbent vers l’intérieur – Pour en savoir plus lire « John Rea – strates d’illusions » de James Galaty dans La création musicale au Québec, Presses de l’Université de Montréal 2014, 414 p. sous la direction de John Goldman; Chap.5 traduit par Martine Rhéaume – figure ci-dessous p.122.
« Fasciné par les paradoxes visuels (trompe-l’œil) présents dans la production – entre autres – du dessinateur, illustrateur, muraliste et concepteur de tapisserie Maurits Cornelis Escher et du plasticien hongrois Victor Vassarely, John Rea a transposé dans plusieurs de ses œuvres certains aspects picturaux liés à la projection dans le temps d’une « géométrie » sonore, sans toutefois négliger pour autant une autre approche – fondamentale, de nature « expressive » – associée à la mise en valeur de trames narratives, où un texte, un argument ou un titre évocateur orientent l’attention de l’auditeur vers un agencement d’images de source « extramusicale » . Ces deux pôles apparemment incompatibles (paradoxaux), c’est-à-dire la géométrie structurelle musicale, abstraite, mathématique, objective, versus l’expression subjective d’émotions, de sentiments et/ou d’autres « états d’âme » difficiles, sinon impossibles, à quantifier, sont constamment présents dans l’ensemble de son œuvre et en constituent finalement le moteur, la raison d’être ». Walter Boudreau
John Rea – Musique vue
Commissaires Élizabeth Dupond et Julianna Joos
Maison de la culture Côtes-des-neiges jusqu’au 24 janvier 2016
Tout comme John Rea s’est inspiré d’Escher, Vasarely, Velasquez, Kokoshka, Kandisky, etc. vous pourrez voir comment 22 artistes en arts visuels de Montréal ont à leur tour exprimé les compositions de John Rea avec leur cœur et leur imagination. Judith Klugerman faisant référence à Escher et Vassarely dans Gates XI et certains artistes partant de la structure générale de la musique de Rea que ce soit ses rythmes via Objets perdus #1 de Denis Malo ou ses accords dissonants & silences d’Élizabeth Dupont avec ses Douze petites lattes et dans Déboîtements de Richard-Max Tremblay par exemple; D’autres artistes se penchent sur une œuvre précise de John Rea tels que Wall paper d’Ed Pien en référence à Médiator 1981, Timbre de lumière avec les délicates spirales de Gilles Morissette interpellé par Over Time 1987, Singulari-T 2007 ou tombeau de Ligeti source de l’œuvre textile par Julianna Joss, Wings of silence 1978 illustré par Giuseppe di Leo, le labyrinthe de Michel Goulet – clin d’œil probablement à Icare en émoi…Dédale à cran 2012 et enfin Françoise Belu et Muriel Faille, vraisemblablement éblouis toutes les deux de son Homme-Papillon 2002. Ci-dessous Les fleurs de Mandragore de Lorraine Dagenais d’après Une fleur du mal ou Mélodrames d’outre-tombe 1997 – Les extraits des œuvres de John Rea sont en hyperliens et disponibles sur le site smcq.qc.ca.
Les Fleurs de Mandragore – graphite, huile et feuilles de bois, 120x183cm de Lorraine Dagenais
« La métamorphose, le flux et la fluctuation, les changements de vitesse, ils sont tous les symboles de la vie, de l’existence. Une composition n’est nulle autre que la vie en miniature. À chaque création, je vis une nouvelle vie et je jouis du privilège de refaire le monde à mon gré. » John Rea
Lire le portrait de John Rea par Réjean Beaucage dans Scena Musicale sept.2015
Ainsi que les billets Six thèmes solaires par Denis Gougeon, Éblouissement sur Gilles Tremblay,
Solaris de Walter Boudreau, Boulez & Chostakovitch , Noir de l’étoile de Gérard Grisey,
L’homme et son désir de Darius Milhaud, Le Chant du Capricorne de Giacinto Scelsi,
Le rêve de Grégoire de Pierre Michaud et Ondes Martenot.
Prochain billet: Quiz sur les œuvres de John Rea.